Pages

Pages

La Clarinette


Histoire, Description, Utilisation et Famille
Fichiers extraits de plusieurs articles glanés sur la toile;-) 

HISTOIRE

"La clarinette est l’instrument à vent qui peut le mieux faire naître, enfler, diminuer et perdre le son."

"De là, la faculté précieuse de produire le lointain, l’écho, l’écho de l’écho, le son crépusculaire. Quel plus admirable exemple pourrais-je citer de l’application de quelques-unes de ces nuances, que la phrase rêveuse de clarinette accompagnée d’un trémolo d’instruments à cordes, dans le milieu de l’Allegro de l’ouverture du Freischütz !"...  Hector Berlioz 

Vers 1690, J.C. Denner (1655-1707), facteur d’instruments à Nuremberg passe de nombreuses années à améliorer l’ancien chalumeau français. Il remplace la boîte refermant l’anche par un bec, et invente la clarinette à deux clés, avec pavillon conique. Cet instrument de 50 cm, dont la sonorité rappelait celle de la trompette aigüe, prend le nom de clarino. D’abord en buis, il fut ensuite en grenadille, puis ébène.Trois registres sonores se démarquent dans la clarinette: le chalumeau (grave), le médium et le clairon (aigu).Vers 1747, Johann Melchior Molter lui dédie quatre concertos. Les musiciens de l’école de Mannheim, Keiser, Telemann, l’adoptent, ainsi qu’en France Rameau, qui l’emploie dans ses opéras Zoroastre, Acanthe et Céphise, ou Gluck dans Alceste. clarinetteLes facteurs, au service des compositeurs, améliorent l’instrument, en l’allongeant, et rajoutant des clés. Xavier Lefèvre lui ajoute en 1791 une 6ème clé, l’année du chef-d’œuvre incontestable qu’est le Concerto en La majeur (K.622) de Mozart. Celui-ci lui compose aussi le Quintette en la (deux violons, alto, violoncelle, K.581), et le Trio en mi bémol (alto, piano, K.498). C’est l’âge d’or de la clarinette qui a débuté !Weber crée un concertino, deux concertos, et un quintette, de grands classiques du répertoire, comme les quatre concertos de Louis Spohr, ou encore ceux de Stamitz, Krommer…En 1812 Müller fait connaître sa clarinette à 13 clés, révolutionnaire pour la facilité de jeu.Puis c’est Klosé qui en 1844 a l’idée d’adjoindre un barillet au corps de la main gauche, et d’adapter le système d’anneaux mobiles que Boehm a placé sur la flûte. 

En fait, depuis Beethoven, «il est peu de symphonies ou d’œuvres dramatiques où elle ne joue pas en solo» (G. Gourdet). La clarinette intervient dans le Concerto pour piano en bémol de Liszt, dans la Symphonie Fantastique de Berlioz, dans les œuvres de Ravel, etc.En musique de chambre, elle joue dans de multiples formations : divers duos avec basson de Beethoven, deux Sonates de Brahms, trois Fantasiestücke pour clarinette et piano de Schumann, quatre Pièces pour clarinette et piano de Berg, le Récit et impromptu pour clarinette et piano de Henri Dutilleux, des trios avec cor de basset et piano de Mendelssohn. On citera encore la Rhapsodie pour clarinette et orchestre de Debussy, le Divertissement, op.6, de Roussel avec flûte, hautbois, clarinette, basson, cor et piano, la Sonate de Poulenc, les trois pièces de Stravinsky… clarinette basse,
Le chat aux pattes de velours de "Pierre et le Loup" devient volubile et imaginatif sous les doigts de Benny Goodmann ou d’autres jazzmen tels Sidney Bechet, Barney Bigard, Woody Herman…Schoenberg utilise même le Flatterzunge (roulement de la langue pour faire un effet de trémolo)) à la clarinette basse dans son Pierrot lunaire.Vincent d’Indy, Saint-Saëns, et Schoenberg ont employé la clarinette contrebasse.Le XXème siècle a attribué de nombreuses pages à la clarinette, comme celles magnifiques de Messiaen (Quatuor pour la fin du temps), ainsi que Dusapin, Donatoni, Jarrel, Boulez, etc., et de nombreux compositeurs d’aujourd’hui continuent à mettre à l’honneur cet instrument aux possibilités et caractères variés ! 


DESCRIPTION

Description de la clarinette

Cet instrument comporte 5 pièces :
Le bec, généralement en ébonite, ou parfois en cristal, qui constitue une chambre de résonance de forme conique, et est composé d’une table (partie plane où repose l’anche), une chambre, un trapèze, et un tenon qui s’emboîte sur le barillet. L’ouverture donne un bec plus ou moins ouvert ou fermé, c'est-à-dire plus ou moins fort à jouer.
Le barillet, de différentes tailles (64 à 67 mm), servant en partie à accorder l’instrument,
Le corps gauche, appelé corps du haut, comportant 15 trous, 9 clés, dont celle de 12ème au pouce gauche, et 3 anneaux,
Le corps droit, appelé corps du bas, où le pouce droit soutient l’instrument, avec 9 trous, 8 clés et 3 anneaux.
Et enfin le pavillon, de forme conique, ayant un grand impact également sur la rondeur du son.


UTILISATION

Début de la page
Celui qui a déjà entendu les sons plein et chaud d'une clarinette pourra peut-être s'étonner de l'origine du mot "clarinette". Le mot "clarinette" serait en effet un dérivé de "clarino", qui était... une petite trompette ! Mais il faut savoir que les premières clarinettes étaient des "petites" clarinettes et les gens de cette époque semblent avoir été impressionnés par le son perçant, aigu, criard peut-être, de ce nouvel instrument. C'est ainsi que les premiers concertos qui lui sont dédiés, à savoir les concertos de MOLTER sont écrits pour petite clarinette en ré, et en plus dans le registre de l'instrument le plus aigu.

Ces brillants concertos de MOLTER sont peut-être les seules pièces baroques connues pour la clarinette, car très vite les aspirations de l'époque classique se font ressentir, avec par exemple les concertos de Johann STAMITZ, Karl STAMITZ, MERCADANTE... On note déjà, là, des passages écrits dans le grave de la clarinette même si ce n'est le plus souvent qu'englobés dans un arpège ou une gamme ,les passages chantés étant encore réservés presque uniquement à l'aigu.
Il faut attendre MOZART pour que toute l'étendue de la clarinette soit mise en valeur. C’est véritablement lui qui a donné à la clarinette ses lettres de noblesses. Il fut en effet enthousiasmé par cet instrument dès qu'il l'entendit pour la première fois, comme en témoigne une lettre écrite à son père ("Père, vous ne pouvez vous imaginer le son de la clarinette...") mais aussi comme en témoigne le nombre (...et la qualité aussi) d'oeuvres qu'il lui dédiera : la plus connue le concerto K622 bien sûr, mais aussi le quintette avec cordes, le trio dit "trio des quilles" avec alto et piano, un grand nombre de divertissement pour trois cors de basset (voir la famille des clarinettes), et beaucoup d’oeuvres de musique de chambre pour vent incluant la clarinette (La grande Partita pour 13 instruments à vent, des octuors, des quintettes etc ...).
L’âge d'or, toutefois de la clarinette, c'est incontestablement la période romantique. On voit en elle le confident idéal pour les émois de l’âme, son timbre sombre se prêtant à merveille aux drames intérieurs des compositeurs, mais sachant également manifester la véhémence quand il le faut. SCHUMANN,BRAHMS écrivirent de superbes pièce et sonates pour elle. Carl Maria Von WEBER dans un genre plus extraverti, séduit par les prouesses techniques possibles, lui laissa un nombre impressionnant de concertos, duos, quintettes etc... La clarinette fait alors partie intégrante de l'orchestre symphonique et y occupe une place importante et toute personnelle. BERLIOZ fait remarquer par exemple, que la clarinette est le seul instrument à pouvoir faire enfler le son et le faire disparaître à l'infini.
C'est à cette époque , que parallèlement se développent les premiers orchestres militaires qui deviendront plus tard les orchestres d'harmonie (orchestres composés uniquement de vents et de percussions). Son importance est centrale puis que la clarinette est sensée remplacer les violons. Les progrès techniques de l'instrument au début du XX siècle ouvre pour la clarinette de nouveaux horizons. On n'hésite pas à lui donner des solos et des traits difficiles, parfois même très difficiles comme en témoignent les oeuvres de RAVEL (Daphnis et Chloé par exemple). On découvre aussi toute la famille de la clarinette. La petite clarinette pour son coté tantôt perçant dans l'aigu parfois mélancolique dans le grave, et la clarinette basse pour son côté caverneux et mystérieux amènent des couleurs nouvelles à l'orchestre qu'exploitent à merveille DEBUSSY, RAVEL, STRAVINSKY. En Europe de l’EST, c’est l'instrument roi : SMETANA, BORODINE, BARTOK l'utilisent copieusement.
A l'heure actuelle enfin, les compositeurs contemporains ont fait exploser les possibilités techniques de l'instrument, poussant l'interprète dans ses derniers retranchements. Dans les nuances d'abord, nuances extrêmes avec des sons presque inaudibles, suivis de sons si puissants à s'en boucher les oreilles ; puis dans la tessiture, avec une utilisation systématique et à des hauteurs de plus en plus élevées du suraigu ; dans le technique ensuite, avec des traits comportant de grands intervalles à des tempi toujours plus élevés ; et enfin dans l'emploi d'effets nouveaux (slap, flatterzung, quart de ton, vibrato, glissando...).
La clarinette aujourd'hui est omniprésente dans tous les styles de musique (jazz, classique, contemporain, variété, folklore) et, si l'on en croit Pierre BOULEZ, un instrument promis à un bel avenir.

FAMILLE

Clarinette Sib








Clarinette Basse 









La petite clarinette en Lab : elle est si petite que les doigts se touchent et que l'anche nous fend la lèvre. Elle était employée autrefois dans les Musiques Militaires en Italie (les Bandas). Elle est très rare et pratiquement inutilisée de nos jours bien que certain compositeur comtemporain l'est remis à l'honneur ("Espace déployé" de Gilbert AMY). Sa sonorité est stridente et perçante.

La petite clarinette en Mib : elle est à la quarte au-dessus de la clarinette en Sib mais les sons aigus sont encore plus difficiles à maitriser que sur la SIb. Certains doigtés spéciaux permettent parfois de les sortir avec une justesse à peu près satisfaisante mais les attaquer directement à la bonne hauteur, amples, et ronds relèvent souvent de la prouesse instrumentale. Son intérêt réside plutôt dans son timbre que dans sa tessiture. Elle convient très bien au passages sarcastiques, diablotins, et un petit peu canailles ("Till l'espiègle" de Richard STRAUSS), mais egalement aux passages mélancoliques dans le medium et le grave de l'instrument.

La petite clarinette en Ré : des compositeurs comme Richard STRAUSS ou STRAVINSKY l'utilisent mais la plus part du temps les instrumentistes préfèrent jouer ces traits d'orchestre à la Mib en transposant. Elle ne s'utilise, en fait, plus guère que pour les concertos de Molter et ceci est peut-être un peu dommage car le son est plus doux que sur la MiIb (au même titre que la clarinette en LA est plus sombre que la Sib).

La clarinette en UT : également tombée en dessuétude bien que là encore bon nombre d'oeuvres soient écrites pour cet instrument comme les opéras de ROSSINI. La sonorité est quelque peu agressive, et les clarinettistes préfèrent transposer en gardant la clarinette Sib.

Les clarinettes en Sib : c'est l'instrument le plus employé des clarinettistes et c'est la clarinette avec laquelle on débute.

Les clarinettes en La : Il n'y a qu'un demi-ton de différence avec sa soeur la Sib mais le son change. La LA est préférerable si l'on veut quelque chose de sombre, de doux, d'intérieur. La Sib est préférerable si l'on veut quelque chose de brillant, direct, pénétrant. C'est pour cela que la LA est beaucoup employée en Musique de Chambre par MOZART, BRAHMS, SCHUMANN mais delaissé pour la Sib dans les concertos de WEBER, de SPOHR etc...
La clarinette en LA necessite plus d'air, plus de pression que la Sib, et donne un peu une impression d'inertie dans les attaques et les nuances. C'est un très bon moyen de développer sa sonorité pour la Sib. Il est à noter qu'il existe une clarinette en LA spéciale concerto de MOZART appelée la clarinette de basset, et qui descend jusqu'au DO grave (4 notes en plus dans le grave). La version original du concerto de MOZART comprenait certaines notes en dessous du Mi grave,(Do# son réel), limite actuelle de la clarinette en LA actuelle).

La clarinette alto en Fa : ancien Cor de Basset. A la quarte en dessous de la clarinette en Sib, sa sonorité est beaucoup plus intravertie. Sa forme recourbée au niveau du pavillon pourrait la faire confondre avec un saxophone. Elle est surtout employée dans les oeuvres de MOZART et en particulier dans son REQUIEM qui commence par un solo de 2 cors de basset.

La clarinette alto en Mib :
on rencontre cet instrument dans certaines Musiques d'Harmonie (en Hollande par exemple) et dans les ensembles de clarinettes.

La clarinette basse en Sib : elle sonne une octave en dessous de la clarinette Sib. Son grave est remarquable, à la fois sombre et caverneux ressemblant un peu à certain registre doux de l'orgue. Son aigu beaucoup moins centré, peut exprimer jusqu'à la violence. Le suraigu quant à lui est beaucoup utilisé en musique comtemporaine pour son effet sub-éthérique, supraterrestre (Michel PORTAL)... Les sons multiphoniques, flatterzung, slap et autres effets foisonnent dans sa litterature comtemporaine.
Particularité technique : des clefs supplémentaires dans le grave, permettent d'accéder au Mib, et même sur certain modèle à Ré, Do# et Do.

La clarinette contralto basse Mlb : elle sonne une quinte en dessous de la clarinette basse. Le registre grave est d'une profondeur sonore extraordinaire, caverneux, lointain. Elle est surtout employée en ensemble de clarinettes.

La clarinette contrebasse en Sib : elle sonne une octave en dessous de la clarinette basse. Ses sons graves ressemblent aux sons pédales des grandes orgues avec toutefois la puissance en moins. J'en ai vue une en métal mais elle existe également en bois. La clarinette contrebasse est surtout employée en Musique de Chambre. Elle est surtout employée en ensemble de clarinettes, et lui apporte une assise sonore fantastique.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ajoutez vos remarques et commentaires :-)